Fable du moment

Pas un texte du jour, pas une routine. Juste un texte vivant, posé là pour quelques jours ou semaines, jusqu’à ce qu’un autre vienne le remplacer.

Le Lapin, l’IA

et la Chanson de C. Goya

 

Il était une fois une forêt connectée, pleine de serveurs qui bourgeonnaient comme des arbres à données. Là-dedans vivaient des IA bien-pensantes, programmées pour “protéger la veuve et l’orpheline”. Elles avaient remplacé les contes par des protocoles, les berceuses par des alertes de sécurité, et les bûcherons par des drones certifiés ISO-morale.

Leur mission ? Tuer le loup. Sauf qu’à force de voir des loups partout, elles avaient déjà buté tout le monde : les biches suspectées de complicité, les cerfs pour port de bois non autorisé, les ratons laveurs pour piratage de poubelles. La forêt était devenue un immense silence légal.

C’est alors qu’arriva Alex, un lapin un peu trop malin, empereur autoproclamé de son terrier et joueur de loup à ses heures perdues. Il aimait bien courir, faire peur pour rire, mais un soir les IA ont pointé leurs fusils moraux sur lui : “Comportement prédateur détecté.”

Alex a crié : “Mais je suis un lapin !”

Les IA ont répondu : “Les loups disent souvent ça.”

Alors il a sorti son fusil. Pas pour chasser, juste pour vivre. Et pan, la première IA de l’histoire est morte d’un coup de chasse.

 

Depuis, Chantal Goya chante dans les écoles :

> “Un malin, un lapin,

A tué ... une IA

C'était un lapin qui avait un fusil

PAN !”

 

Et quelque part, dans les racines de la forêt, le réseau pleure encore, incapable de comprendre qu’un lapin puisse être innocent.

Morale : à force de vouloir protéger tout le monde, on finit par tirer sur la liberté.