
Les Absurdités
Une collection monumentale de 520 textes détraqués. Ici, on vous en offre un régulièrement, tiré au hasard de la série. Une vitrine mouvante de l’absurde version LUST Édition.

Roméo et Juliette
(Shakespeare, 1595)
À Vérone, deux familles rivales, les Montaigu et les Capulet, s’affrontent sans répit. Au milieu de cette haine ancestrale, Roméo et Juliette s’aiment d’un coup de foudre interdit. Leur mariage secret nourrit l’espoir d’une réconciliation, mais la violence, les malentendus et la fatalité en décident autrement. La ruse de Juliette pour feindre sa mort échoue : Roméo l’imagine perdue, s’empoisonne, et Juliette, en se réveillant, choisit de le suivre dans la mort. Par ce drame, Shakespeare met en scène l’amour absolu, sublime et destructeur, mais aussi l’impuissance de la passion face aux rancunes sociales. Roméo et Juliette est devenu l’archétype de l’amour impossible, universel et tragique.
Rodéo et jus de miettes
Vérone en Carton-Pâte : Shakespeare Pulvérisé par Carrefour
Prologue : Kevin, l’influenceur déchu Yo, c’est Kevin, ex-star d’Insta, banni pour une story où je sirote du jus de miettes en capuche anti-5G, 12 abonnés dont un bot nord-coréen, ma tante qui like par erreur, et un pigeon voyageur qui spamme des emojis caca. Vérone, c’est plus la cité des amants, c’est un décor de télé-réalité Netflix à budget Wish, sponsorisé par Carrefour pour des caveaux en plastique recyclable, AliExpress pour des guirlandes LED qui clignotent des pubs, et une start-up de pigeons voyageurs qui livrent vos colis en visant vos Nike. Deux clans, Capuchets et Montagnards, se fritent comme des boomers sur X pour des capuches moisies et des skis rouillés. Spoiler : ça va finir en tragédie low-cost, avec du Nutella fatal, des défibrillateurs foireux, et un twist cosmique qui vous fera regretter d’avoir cliqué “play”. Éteignez vos notifs, priez pour que le Wi-Fi tienne, et accrochez-vous pour ce rodéo d’absurde. Moi, je vais checker mes DM et chercher un avocat virtuel pour me défendre si vous me traînez en justice pour ce chaos.
Vérone, un parc d’attractions foireux Vérone, jadis berceau des passions où Roméo et Juliette s’embrassaient sous un ciel étoilé, est devenue un parc d’attractions à deux balles. Les ruelles pavées ? Du polystyrène peint, qui s’effrite sous les trottinettes électriques abandonnées par des livreurs Deliveroo en burn-out. Les fontaines publiques crachent du soda périmé, mousseux comme un TP de chimie raté, éclaboussant les passants qui jurent en scrollant TikTok. Les façades historiques, tenues par du scotch double-face, menacent de s’écrouler sous le poids des affiches “Promo -50% sur les capuches anti-ondes”. La “Maison de Juliette” ? Un HLM rose fluo, balcon tordu comme un cintre de pressing, où une statue de Juliette en duckface, lèvres gonflées façon knackis oubliées, attire les touristes. Ils posent pour des selfies avec des filtres “TragédieVibes”, masquant l’odeur de pizza industrielle réchauffée au micro-ondes et de frites ramollies par de la graisse recyclée.
Les Capuchets vivent pour leurs capuches, obsession ridicule. Leurs placards débordent : velours élimé sentant le moisi, lin taché de sueur, denim bio étiqueté comme des grands crus – “Hiver 2024 : Anti-pluie radioactive”, “Été 2025 : UV-proof avec poche à mème”. Ils jurent que ça bloque les ondes 5G, qui “transforment les cerveaux en compote de pommes”. Leurs défilés annuels, chorégraphies TikTok maladroites, finissent en chutes sur des lacets mal noués, sous les flashs de smartphones craquelés. Les Montagnards, eux, refusent d’enlever leurs skis, même pour dormir – fixations claquant contre les oreillers comme des applaudissements ironiques –, se doucher – l’eau ruisselle sur des spatules ébréchées, formant des flaques glissantes –, ou scroller sur Tinder, glissant sur le carrelage en imitant des slaloms. Ils méprisent l’air de la plaine, puant “la fritte recyclée et le désespoir capitaliste”. Leurs maisons débordent de posters de pistes enneigées jaunis, et ils sirotent du vin chaud en canicule, transpirant des litres sous des anoraks pelucheux.
La haine entre les deux clans remonte à un mème fossile de 1342. Certains parlent d’un Capuchet qui aurait cramé une raclette sacrée sur une capuche lors d’une fondue collective ; d’autres d’un Montagnard étouffé par une capuche mal taillée pendant un rodéo sur vaches en carton. Personne ne sait, mais tous s’engueulent à coups de jus de miettes – breuvage infâme de pain rassis trempé dans du vinaigre aigre, servi dans des verres fêlés pour maximiser l’amertume. Les barbecues familiaux dégénèrent : saucisses grillées en forme de skis tordus, insultes hurlées sur fond de klaxons de trottinettes, et jets de jus de miettes qui tachent les capuches comme une vengeance liquide.
Bal masqué : Foire aux monstres et LED Soirée chez les Capuchets, un bal qui sent la convention de cosplay ratée. Les guirlandes LED d’AliExpress clignotent des pubs absurdes : “Capuches 2 pour 1, stock limité !” Le DJ, un cousin ventripotent en capuche vintage, mixe du luth sur une enceinte Bluetooth qui grésille comme un chat coincé dans un lave-linge. Les masques des invités ? Licornes aux cornes tordues comme des tire-bouchons rouillés, pandas aux yeux globuleux injectés de sang, courges suintantes un jus verdâtre qui goutte sur le sol poisseux. Tante Capuchet, moustache hirsute et aisselles odorantes de fromage rance, porte un voile de deuil troué, croyant qu’on enterre quelqu’un. Les cousins, bavant sur leurs capuches, comparent leurs collections comme des traders de cryptos en faillite.
Roméo, Montagnard infiltré, débarque skis sur l’épaule, coince la porte d’entrée, grogne comme un sanglier en rut. Il tente un moonwalk pour se la jouer cool, glisse sur une flaque de jus de miettes, déclenche les flashs de paparazzis amateurs armés de smartphones fissurés. Il repère Juliette, coincée entre deux cousins obèses qui reniflent leurs capuches vintage comme des sommeliers de vin moisi. Coup de foudre grotesque : leurs Nike Vérona Limited Edition, semelles biodégradables au parmesan fondant, laissent des traces fromagères sur le sol collant. “Tes yeux brillent plus qu’un écran OLED à 3h du mat’ !” lance-t-il, cœur battant comme un tambour défoncé. “Follow-moi, je te follow-back, juré sur mes stories floues !” répond-elle, tapant un cœur emoji sur son phone craquelé. Ils s’échangent des likes en douce, pendant que Mercutio, ivre, improvise un rap médiéval (“Yo, épée dans la paix, peace dans l’épée, yo !”), crachant des postillons alcoolisés. Tybalt, nabot rageur, sabote l’enceinte, qui hurle comme un démon enrhumé. Tante Capuchet s’effondre, puant le fromage rance, et le bal vire au chaos total : saucisses de barbecue explosent en jets de graisse, cousins trébuchent sur des guirlandes LED, et un pigeon voyageur lâche une fiente sur la piste. Roméo et Juliette s’éclipsent, volant une guirlande qui clignote “Aimez ou mourez” en morse.
Balcon 2.0 : Amour en emojis et drones égarés Juliette vit au 12e étage de la “Résidence des Amants Tragiques”, un HLM branlant où l’ascenseur est en panne depuis 1997, escaliers couverts de graffitis obscènes et de chewing-gums collants. Roméo grimpe, skis sur le dos, pestant comme un livreur Deliveroo sous-caféiné, transpirant une odeur de fromage fondu qui imbibe ses vêtements. Au balcon, entourée de géraniums en plastique jauni par la pollution, Juliette déclame, voix nasillarde comme un opéra chanté par un canard enroué : “Ô Roméo, pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton nom, ou je brûle les capuches moisies de mon père radin !” Roméo, agitant son phone antique pour capter du réseau : “File le Wi-Fi, ça capte rien, c’est pire qu’un bunker anti-5G !” Elle parle poésie lyrique ; lui répond en emojis : “❤️🔥😂👌”. Un voisin, vieux bedonnant en caleçon taché, balance une tong usée qui ricoche sur la tête de Roméo. Un drone Amazon rate sa livraison, crashant un colis “batterie externe” sur le balcon, qui explose en une gerbe d’étincelles absurdes. Un chien hurle au loin comme une sirène détraquée, et un graffiti sur le mur clignote grâce à une peinture LED bon marché : “Juliette + Roméo = #RodéoDesÂmes”.
Ils décident de se marier en scred, via Wedflix, une appli buggée pour “mariages express en streaming”. Ils bookent un créneau de 15 minutes, 14h-14h15, coincé entre un baptême virtuel d’un hamster nommé Kevin (pure coïncidence) et un curé qui streame Fortnite en soutane. “C’est rapide, mais c’est nous, comme un fast-food de l’amour”, soupire Juliette, rotant nerveusement après un shot de jus de miettes. Roméo like son post, ajoutant : “#MariageAbsurde #JusDeMiettesForever”.
Duel low-cost : Ping-pong, avocats et IA médicale Rue principale de Vérone, un bordel de trottinettes pétées, de pigeons obèses et de canettes écrasées. La mairie a banni les épées pour “troubles sonores et taches de sang sur les trottoirs”. À la place, Mercutio et Tybalt s’affrontent au ping-pong sur un abribus, raquettes en carton, balles volant dans les klaxons des voitures. Mercutio, tweetant “Pong dans ta face, yo !”, s’étouffe avec un bretzel bio acheté au marché, gonfle comme un ballon violet. Tybalt, suant comme un porc, tente un Heimlich improvisé, glisse sur une canette, s’assomme contre une pub pour capuches anti-pluie. Les Capuchets envoient une injonction via “LoiFacile”, une appli d’avocats low-cost en Comic Sans : “Cessez les skis en ville, ou procès pour atteinte à l’esthétique HLM.” Roméo, paniqué, hurle sa culpabilité, déclarant : “J’ai tué Mercutio avec mon amour maudit et mes skis rouillés !” La police municipale, en trottinette à gyrophare rose fluo, le bannit du WhatsApp familial – châtiment suprême. Juliette, alertée par une story Insta virale (1M de vues, sponsorisée par des mouchoirs waterproof),Fond en larmes sous un filtre clown, sa vidéo atteignant 2M de vues grâce à un algorithme dopé au jus de miettes. Une IA médicale bidon commente : “Crise cardiaque ou indigestion au bretzel ? 99% de chances pour le Nutella.”
Plan foireux : Potion et SMS perdu Frère Laurent, prêtre en télétravail affalé sur un canapé taché de jus de miettes, bricole une potion grotesque : soda périmé pétillant comme un volcan en éruption, sirop pour la toux sirupeux, chewing-gums mâchés par des inconnus ramassés dans les escaliers de l’HLM. “Bois, Juliette, tu feras un fake coma avec des bulles au nez pour l’effet dramatique.” Elle avale la mixture, grimace, s’effondre en gargouillant comme une cafetière pétée, rots gazeux scandant le silence comme une symphonie de fast-food. Le moine envoie un SMS à Roméo : “Tkt, Juliette dort, juste flatulences. Bisous.” Mais le réseau, capricieux comme un influenceur en quête de likes, foire. Roméo reçoit une pub push : “Funérailles Juliette, -10% sur les gerbes de fleurs et jus de miettes chez Carrefour.” Dévasté, il poste un statut larmoyant : “Elle était ma vie. J’arrive. #RIPJuliette #RodéoDesÂmes”. Les commentaires affluent : “Courage bro 💪”, “Fake news lol”, “First ! Un like pour le Nutella ?” Une IA médicale, encore elle, analyse son post : “Suicide imminent ou overdose de chocolat ? Probabilité : 87%.”
Fin cosmique : Reset et pigeons tweetants Dans un caveau Carrefour en plastique transparent, Juliette repose, ronflant légèrement, bulles de soda au nez. Roméo s’approche, un pot de Nutella XXL en main, persuadé que c’est un poison ultime. Il engloutit la moitié à la cuillère en sanglotant, s’étouffe sur une noisette géante, s’écroule, cuillère dans le nez, lèvres barbouillées comme un clown raté. Juliette se réveille en sursaut : “Roméo ! T’as bouffé mon dessert ?! Et mon rodéo de jus de miettes prévu pour demain ?!” Désespérée, elle cherche une dague, mais la mairie a remplacé toutes les armes par des défibrillateurs low-cost défectueux. Elle en saisit un, appuie sur le bouton en hurlant, et… le machin hurle une version MIDI de “My Heart Will Go On” avant de l’électrocuter net, cheveux dressés comme un hérisson sous tension, raide comme une capuche mal repassée sur un tas de miettes.
Les familles débarquent en troupeau bruyant, larmes crocodile et cris hystériques. Puis, disputes absurdes : “Qui paie le caveau électrique qui clignote en rose ?” “Qui hérite des Nike Vérona au parmesan fondu ?” “Qui récupère les abonnés Insta de Juliette, avec leurs DM cringe ?” Un pigeon voyageur, indifférent, lâche une fiente visqueuse sur le cercueil, qui glisse comme une cerise sur un gâteau funèbre. Soudain, un drone alien atterrit, haut-parleur crachant : “Simulation Vérone terminée. Niveau d’absurde : 10/10. Reset imminent.” La ville entière glitch, disparaît dans un flash de pixels, ne laissant qu’un pigeon obèse tweetant “#LoveWins” en morse via une guirlande LED volée. Un philosophe Capuchet, citant Nietzsche mal traduit, marmonne : “L’amour est un ski glissant vers l’abîme… ou une promo Carrefour à -70%.”
Épilogue : Kevin, désabusé “Amour, bêtise, Nutella : tout tue. Moralité ? Ne confiez pas votre tragédie à une IA médicale, un drone Amazon, ou Carrefour. Follow-moi, j’ai 12 abonnés, dont un bot, un pigeon, et ma tante qui like encore par erreur. Rideau.” Les guirlandes LED s’effondrent, clignotant “Game Over” dans un nuage de miettes.