Volume -0
Avant d’embarquer voici sa version expliquée et allégée...
MANIFESTE DU VOLUME −0
(porte d’entrée gratuite dans l’Empire d’Absurdie™)
Ce texte n’est pas un résumé poli. C’est la clef du volume 0. Il dit ce qu’est cette “Bible orange”, ce qu’on y apprend d’Alex Lust, pourquoi cet ensemble de fragments forme un monde, et comment s’y orienter sans boussole. Si vous lisez ceci, vous êtes déjà sur le pas de la porte. Le reste se trouve dans le Volume 0, où chaque chapitre est autonome et pourtant relié aux autres par la même pulsation: tendre, lucide, grotesque et souverainement inutile.
1) Qu’est-ce que le Volume 0
Le Volume 0 n’est ni un roman ni un catalogue. C’est une cosmogonie portative. Une mosaïque d’éclats qui, mis bout à bout, font apparaître un visage: Alex Lust, auteur, éditeur et personnage principal de son propre empire, Alex Ier et Dernier, Empereur d’Absurdie™. On y trouve la création du monde (à la cafetière), les lois du temps (520 jours, 13e mois capricieux), un calendrier rituel, un panthéon minimal (BézéMina la déesse rouge, Jul le génie lucide), et des institutions farfelues mais opérantes: une SNCF LUST pour tracter 520 wagons de textes, des tribunaux à castors, des ministères balnéaires sur une plage tenue pour capitale officieuse. Rien n’y “explique” l’univers: le texte agit, et l’univers surgit.
2) Ce qu’on en comprend d’Alex
En lisant ces fragments, on n’« apprend » pas Alex: on le fréquente. L’enfant gauche qui a choisi la dérision pour respirer. Le père qui transfigure la tendresse en rituel. Le mégalo lucide qui se moque de sa propre couronne pour qu’elle ne lui pèse pas. L’éditeur qui transforme son catalogue en réseau ferroviaire carcéral et son site en gare centrale. Le conducteur qui règle sa morale au régime d’un flat-six. L’homme qui a peur de la froideur et invente un Thermomètre 37° pour démasquer les sociétés tièdes. À la fin, on sait qui parle quand on lira le reste: un souverain ironique au service d’une éthique simple, faite de précision, de consentement et d’humour.
3) De quoi est fait ce monde
De lois qui tiennent parce qu’elles font sourire. D’administrations absurdes qui révèlent la logique du réel. D’une religion sans prière où l’on s’accorde avant d’agir. D’objets totems: une Porsche comme miroir moral, une piscine comme cathédrale domestique, une plage comme capitale d’été, un site comme locomotive, un thermomètre comme dernier passeport de l’humain. D’un calendrier lustien qui reprogramme la fatigue et la joie. De textes courts qui se lisent seuls et se renforcent ensemble. Tout y est parodie et pourtant tout y est sérieux: on rit, et l’architecture tient.
4) Comment se lit le Volume 0
On peut entrer par n’importe quelle porte, mais chaque porte change la maison. Le chemin classique: enfance et eau (initiation), lois et calendrier (constitution), dieux et corps (théologie), moteurs et rails (infrastructure), température (diagnostic). L’ordre n’est pas une obligation; c’est un rythme. Un chapitre par soir suffit. Deux, c’est une révolution. Ne cherchez pas la notice: elle est en vous quand vous souriez.
5) Ce que le lecteur y gagne
Un mode d’emploi du réel par la blague sérieuse. Une manière de regarder son propre quotidien comme un royaume: la cuisine devient laboratoire, le trajet gare-boulot devient procession, la paperasse devient théâtre. Lire l’Absurdie ne rend pas la vie plus simple; ça la rend habitable. On y apprend trois vertus: précision (ne pas bavarder), consentement (ne pas forcer), ironie (ne pas se mentir). Le reste n’est qu’ornement.
6) Quatre preuves par l’objet
La Cayman 987 montre que la vanité peut devenir réglage fin: on ne se prosterne pas, on carbure juste à hauteur d’homme. S’Agaró prouve qu’un lieu banal devient capitale si on y revient avec les siens. SNCF LUST révèle qu’une maison d’édition peut être un train d’évasion où chaque livre est un wagon et chaque achat une caution. Thermomètre 37° rappelle qu’un monde qui exige des badges de chaleur oublie comment on chauffe de l’intérieur. Ces quatre pièces suffiraient à définir Alex; le Volume 0 en offre vingt.
7) Ce qui en découle pour LUST Édition™
Tout le reste du projet — les Absurdités (520 détournements de classiques) et les VOY-agir (expéditions burlesques) — s’arrime à cette base. Le Volume 0 est la locomotive: sans lui, la foire est drôle mais erratique; avec lui, la ligne a un sens. Lire le Volume 0, c’est comprendre pourquoi les wagons sont orange, pourquoi il y en a 520, pourquoi le site ressemble à une gare, et pourquoi ce n’est pas une “maison d’édition” mais un empire littéraire participatif.
8) Devise et décret
Devise: tendre, lucide, grotesque et souverainement inutile.
Décret de lecture: “En Absurdie, on ne prie pas, on s’accorde. On ne prouve pas, on vit. On ne s’excuse pas d’exister en orange.”
Entrée en Absurdie™ — Lire le Volume 0
*(Manifeste offert. Volume 0 disponible en intégral. Si vous ne l’achetez pas, gardez au moins la clef.)*
Compostage obligatoire
Bienvenue en Absurdie™, où l’on ne renverse pas la table, on la met d’aplomb. Ce livre ne promet ni miracle ni grand soir. Il propose une pente stable de deux degrés, juste assez pour que les peurs perdent leur inertie et que le réel redevienne maniable. L’absurde n’est pas du décor, c’est un outil: il dégonfle l’emphase, nettoie la phrase, ouvre un passage. Un sticker orange à 2,99 € vaut ici un manifeste quand il produit un effet mesurable. Une notice claire bat un sermon. Un chuchotement dans la cuisine l’emporte sur une banderole si à 16 h 30 la porte de l’école s’ouvre et la maison tient. La règle est simple: tout ce qui revient devient talisman, et tout talisman s’use au service. On avance par millimètres, pas par trompettes. La méthode tient dans la main.
Règle utile
On applique l’absurde là où ça coince: météo alarmiste, emploi du temps qui coule, décisions qui traînent. L’absurde sert de savon rationnel. Il réduit la charge, clarifie l’angle, impose un rythme. Pas d’incantation, des gestes. On déplace un objet, on nomme une contrainte, on écrit une phrase testable. On remplace le “il faut” par un “on fait comme ça, sinon on corrige”. Ce livre n’ajoute pas de volume sonore; il retire du bruit jusqu’à ce qu’une cadence apparaisse.
Les quatre talismans
Quatre objets suffisent à tenir la journée droite: la cafetière règle la cadence; la DeLorean 1/64 rappelle que l’élan se décide à l’échelle d’un centimètre; la pierre noire lit la météo en noir et blanc, sans hystérie; un cheveu de Claire prouve que le réel tient sans majuscule. Ce ne sont pas des fétiches mais des leviers. La cafetière tranche le faux-urgent en imposant un premier battement. La miniature rappelle qu’un déplacement de peu change le plan d’ensemble. La pierre sert de baromètre d’humeur: si elle pèse lourd, on simplifie; si elle s’allège, on publie. Le cheveu clôt la discussion: priorité au vivant, pas à la phrase brillante.
La maison fait foi
Tout texte qui n’aide pas la maison retourne à l’atelier. Deux scènes suffisent à fixer le pacte. Scène 1, 16 h 30: sac prêt, clés visibles, phrase courte sur le meuble d’entrée. Si elle évite un aller-retour, elle reste; sinon on la réécrit. Scène 2, 19 h 10: dîner simple, vaisselle en marche, page ouverte sur l’ordinateur. Si la page impose un retard, elle perd. Si elle offre dix minutes de marge, elle gagne. On juge l’écriture au mètre ruban du domestique, pas au lustre de la métaphore.
Procédure d’embarquement
Vous lisez, vous testez, vous retirez ce qui n’aide pas. À chaque section, une action. Ajuster la pente d’un cran. Poser un objet toujours au même endroit. Réduire une alerte au seul signal utile. Fermer une porte pour en ouvrir une autre. Rien d’oraculaire: des preuves, des réglages, des confirmations discrètes.
Mise en route
Le Volume 0 est une locomotive discrète: on tourne la clé, un bruit court et net, la page trouve son rail. Ici, pas d’effets spéciaux. On suit la pente utile, du domestique au créatif puis au commercial. Les idées qui ne savent pas payer l’ampoule vieillissent mal. Les autres éclairent sans discours. On ne plante pas de drapeau, on règle l’angle.
Atelier ouvert
Quatre étages organisent le travail. 1) Base matérielle: surfaces claires, outils identifiés, trajets évidents. 2) Cadence: créneaux courts, réguliers, défendables; écrire debout si nécessaire, publier petit mais souvent. 3) Contamination douce: un objet, une affiche, une phrase stable; répéter jusqu’à inscription. 4) Érosion méthodique: le temps ponce; on ajuste moins souvent, mieux. La voix n’a pas de trône, elle possède un extincteur: elle éteint l’emphase, pas l’élan.
Méthode, sans jargon
Trois notions suffisent. Pente: on incline une habitude d’un cran, jamais deux à la fois. Stickers: on plante un signe à faible coût qui impose le second degré dans le paysage. Cadence: on écrit en avançant, on édite en retirant, on publie en respirant, on recommence. La boîte à outils reste légère: un marteau juste, un tournevis patient, un ruban qui ferme vraiment.
Enfance: comment la pente se fabrique
Les garages, les chantiers, l’école: trois forces qui poussent et tordent. On apprend que les dragons durent, mais qu’ils se fatiguent face aux gestes précis. L’encrier s’ouvre, le cahier prend la parole, la marge devient terrain de jeu. On sort de là avec une cicatrice utile: trier vite, renommer mieux, ranger le trop-lourd dans une boîte plus petite. L’absurde n’annule pas la règle; il lui montre son bon usage.
Le procès volé
“King volé par Alex (5 ans)”. Un cahier d’enfant prend le pouvoir, un adulte réclame des points-virgules à la place d’une preuve. Verdict: coupable d’avoir remplacé le bazar sacré par de l’ordre viable. Peine: apprendre à ouvrir et à rebondir. Décret: un parapluie a droit à l’ouverture, une balle au rebond, un texte au service. La justice respire mieux quand elle sanctionne par usage, pas par panache.
Itinéraire et personnages
Le chemin est simple: installer sans quitter, plier ce qui ne passe pas, réapparaître autrement si l’outil casse. Personnages-leviers: Joule pour compter ce qui pèse, Claire pour l’axe, BézéMina pour la lumière et les délais, Alex pour le coût et la coupe. Les institutions d’Absurdie sont praticables: parapluies qui s’ouvrent, tribunaux qui écoutent, procédures qui respectent le temps réel. Une équipe tient si chacun porte à sa place; une corde tire droit quand les nœuds sont bien faits.
La machine à voy-agir
En cuisine, on assemble: cafetière, minuterie, miniature sur le frigo, pierre près de la fenêtre, cheveu dans un livre. L’évier ne vend pas du merveilleux, il évacue. On sort régler un papier, on revient: une heure de paix gagnée par clarté des trajets et sobriété des choix. Trivial et important partagent les mêmes tuyaux; un siphon bien monté résout plus qu’un discours.
Un détour par la science
Hofmann invente une molécule et découvre un cerveau déjà prêt à danser. Note utile: l’outil copie parfois ce que l’attention savait faire. On colle un sticker à la bonne date, on numérote à la main, on limite le tirage. Rien d’ésotérique: du réel saisi à la bonne taille. La découverte tient dans un timbre quand elle modifie un trajet.
Économie franche
Le commerce est un domestique qui ouvre, ferme et finance la bouilloire. On vend peu, on vend net: un sticker, un calendrier simple, un abonnement lisible. Service rendu, facture claire, reçu rangé. On sait qui paie, pourquoi, et ce que cela allume. On ne s’excuse pas d’être viable; on entretient la cadence.
Justice sans grandiloquence
Quand ça dérape, on ridiculise la faute jusqu’à épuiser sa gravité, sans cruauté ni pose. Lunettes pour voir large, haïku pour excès de vitesse mentale, travail léger mais durable pour réparer l’orgueil. Un fou rire placé au bon endroit vaut une cellule vide. La honte se dilue mieux dans la lumière que dans la pénombre.
Retour au fil rouge
Claire reste le centre. Tout s’ordonne autour: horaires, pages, talismans, rituels sobres. L’édition sert la maison; la maison sert la page; la page sert la ville. Séquence constante: domestique, artistique, commercial. On évite les détours décoratifs, on franchit les obstacles au plus court. Un métronome posé sur la table impose sa loi douce; la pièce suit.
Ce qui compte
Le Volume −0 est une ligne tordue mais tenue. Il range les peurs dans des boîtes praticables, autorise l’essai rapide et l’erreur courte. Si tout se passe bien, la météo parlera bas, le GPS hésitera utilement, la recette rendra un peu de liberté. Prenez un talisman, ajustez un degré, gagnez un millimètre. C’est peu, c’est suffisant, et demain on recommence.
Annexes de mise en pratique
A1. Rituel 7 minutes (matin). Poser la cafetière; ouvrir la fenêtre; écrire une phrase-objectif; déplacer un objet vers son emplacement fixe; supprimer une notification inutile; choisir une action de 12 minutes; lancer le minuteur.
A2. Test 16 h 30. Check sac, clés, phrase d’accueil; si un aller-retour survient, réécrire la phrase et déplacer l’objet fautif de 20 cm.
A3. Publication minimale. 1 image, 1 paragraphe, 1 lien, 1 reçu. Répéter chaque semaine, même format, même jour.
A4. Coupe d’urgence. Si une page freine une logistique, couper un tiers du texte, puis relire à voix haute.
A5. Indicateurs. Millimètre gagné par jour; deux degrés d’inclinaison maintenus; une scène-preuve hebdomadaire avec Claire.